Kaysersberg — Village préféré des Français et disposant d'un patrimoine architectural militaire imposant !
Cette petite ville, réputée pour son marché de Noël et connue comme un des villages préférés des Français, bénéficie d’un patrimoine architectural riche qui, à l’instar de nombreuses communes alsaciennes, inclut le patrimoine militaire de la période médiévale.
Le château de Kaysersberg.
La vieille ville est directement dominée au nord-ouest par un château dont les murs sont reliés aux remparts formant ses enceintes urbaines successives.
Abrégé d’histoire du château
L’ensemble castral initial a construit peu avant 1227, et acquis par le Saint-Empire pour contrôler ce qui représentait un axe économique majeur entre la Lorraine et l’Alsace en passant par le col du Bonhomme.
Dès 1246-1247, ville et château connaissent les vicissitudes des conflits puisqu’ils résistent durant une année à un siège entrepris par l’évêque de Strasbourg avant que les bourgeois ne cèdent que sous la menace d’une excommunication ! Vielle et château passeront dès lors de mains en mains, au gré des multiples alliances et conflits de l’époque.
Reprise par le Saint-Empire en 1336 après un court siège, Kaysersberg devient le siège d’un bailliage impérial, mais sera engagée à plusieurs reprises. La ville et son château résistent en 1444 aux Armagnacs, mais, en 1525, le château doit se rendre aux paysans insurgés qui ont installé des canons sur la crête qui le domine.
Des travaux sont effectués dans les années 1580 par Lazare de Schwendi, conseiller de Charles Quint et très actif dans la région (château du Hohlandsbourg, etc.). Toutefois, au début du XVIIe siècle, le château est déjà en mauvais état. Lors de la guerre de Trente Ans, le château, attaqué à plusieurs reprises, est en ruines et inhabitable. In fine, il est vendu comme bien national en 1796, les acquéreurs arrachant le logis et faisant sauter le rocher pour pouvoir aménager des murettes pour la culture de la vigne.
Aspects architecturaux.
L’élément architectural marquant le paysage correspond à donjon circulaire massif dont l’espace intérieur est très réduit. Si aujourd’hui, il est possible de se rendre sur la plate-forme qui offre un panorama extraordinaire. Il s’agit du seul vestige du premier château et dont seuls les merlons sont issus d’une réfection tardive. L’accès actuel est, bien évidemment, de facture récente. On y accédait classiquement par une porte située à environ 7 m du sol que l’on distingue, aujourd’hui encore, parfaitement.
Il est couvert du côté de la montagne par une chemise formant un mur-bouclier construit vers les années 1260 puis surélevé en 1380. Cette enceinte n’était défendue que par son chemin de ronde. Contre le mur d’enceinte avait été adossé un nouveau bâtiment d’habitation, mais ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du XVe siècle que furent percées les ouvertures aujourd’hui visibles dans cette muraille. Outre de belles et larges fenêtres, il s’agit également de meurtrières destinées à l’emploi d’arbalètes ou d’armes à feu de petit calibre (arquebuse à croc…).
L’enceinte urbaine.
La première enceinte.
Elle a été construite au XIIIe siècle, immédiatement après le château. Il en subsiste les vestiges du rempart nord et le rempart nord-ouest ainsi que le Kesslerturm, au sud.
Les extensions des XIVe et XVe s.
À la fin du XIVe et dans la première moitié du XVe siècle, Kaysersberg s’agrandit vers l’ouest et le sud-ouest, au-delà de la Weiss. L’enceinte urbaine doit être adaptée : les portes Haute et Basse (démolies en 1806). Un pont en pierre, reliant la vieille ville à la ville haute, est reconstruit en pierre. Disposé dans la continuité de l’enceinte urbaine et des remparts menant au château, il sera fortifié dans le premier quart du XVIe siècle. Il présente des vestiges de crénelage et ses parapets sont percés d’embrasures de tir. L’actuel oratoire a peut-être remplacé ce qui, à l’origine, pouvait correspondre à une bretèche.
Le pont fortifié de 1514
De l’enceinte du XIVe siècle subsistent également une partie du rempart et la base de la tour dite Pfaffenturm (côté sud-ouest). Les restes les plus marquants correspondent à trois tours : celle dite du Junker Hans, au nord-ouest (elle sert de prison entre le XVIe et le XVIIIe siècle et est appelée Tour des Voleurs avant de devenir la Tour des Sorcières au XIXe siècle), celle de l’Hôpital (ou des Bourgeois) au sud-est ; la Tour Haute, à l’ouest, qui présente un nombre important de canonnières de plusieurs types.
Enfin, l’enceinte se trouvait précédée d’un double fossé jusqu’au XIXe siècle.
Focus sur quelques embrasures du château et de l'enceinte urbaine.
Si on peut y découvrir plusieurs types de meurtrières, la meurtrière en trou de serrure qui jouxte la porte du château se révèle absolument remarquable par son apparence et sa qualité de sa conservation.
Une remarquable meurtrière en trou de serrure — château
Quelques autres embrasures subsistant au château.
Obertor (tour haute) — un florilège de canonnières !
Dr Balliet JM — 16 novembre 2018
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