Lunette 52, Contregarde 11… ? Une contribution majeure et presque parfaitement ignorée de Vauban.
Pour le visiteur, occasionnel ou non, il est assez usuel de voir désigner un ouvrage d’une place forte sous son nom d’usage — bastion du roi, bastion du Dauphin, etc. — car ce type de dénomination s’inscrit dans une tradition remontant au moyen-âge où chaque tour était désignée par un nom.
Pour autant, le système de fortification bastionné se révèle infiniment plus complexe : outre les portes et les bastions formant le noyau de la place, on relève désormais la présence de nombreux dehors et bâtiments militaires qu’il s’agit d’identifier avec certitude.
Ce problème a été abordé très tôt par un des plus brillants des ingénieurs, Vauban ! En effet, si son rôle dans la normalisation des représentations cartographiques est bien connu : il impose une sorte de charte graphique (normalisation des couleurs, orientation des cartes et des plans en plaçant le nord au sommet,) dont l’apport est très appréciable.
La main de Vauban.
Il reste toutefois un domaine, presque parfaitement ignoré même par les meilleurs spécialistes, qui relève également de la main du maître : à chaque ouvrage ou bâtiment militaire voire civil est désormais attribué un numéro de référence ! Ce système sera généralisé, soit en complément des dénominations anciennes ou, pour les ouvrages et places plus récentes, comme seul identifiant (Neuf-Brisach, mais encore Strasbourg pour les ouvrages de Cormontaigne)…
À l'exception des portes et des magasins à poudre, tous les ouvrages sont désignés par des numéros |
Plus de précisions.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l'article complet à découvrir sous la forme d'un flip-book (format hmtl 5)Compléments
Plan ms. de Huningue, fin du 17e s. (extrait, fonds Dr Balliet)… Deux contributions de Vauban sont parfaitement illustrées : la normalisation dans l'usage et le signifiant des couleurs — ici, en jaune, les travaux à réaliser — et l'attribution d'un numéro de référence à chaque ouvrage ( redoute 111).
Plan ms. de Huningue fin 17e (extrait, fonds Dr Balliet) |
À Neuf-Brisach, à l'occasion des travaux de réfection des années 1840-50, on relève outre l'année de réfection (1842), l'identification de l'ouvrage (Contregarde 10)
Même les plus petites structures sont identifiée… ici la pompe-abreuvoir n° 109.
L'usage s'est généralisé à l'exemple de ce mémoire sur l'armement de la place de Maastricht [Anvers] rédigé en 1799 par le général Dulauloy (fonds Dr Balliet).
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