Fortifications : Se promener, photographier, apprécier… Comprendre et expliquer ! Solution au quiz
Corps de garde de la porte de Colmar… 150 après avoir été recouvertes, les inscriptions réapparaissent ! |
Apparemment, sur petit quiz (à découvrir sur le billet antérieur), partagé du Facebook, a donné quelque fil à retordre… même aux plus chevronnés. Pourtant les plus affûtés se sont rapidement approchés de la solution.
Il s’agit des marques d’affûtage des lames des baïonnettes. Elles ont été réalisées par des sentinelles dont les heures de faction devaient paraître bien longues. Bien que l’usage en soit proscrit par le règlement, il s’agit d’un usage qui se perpétue pourtant depuis plusieurs siècles !
Emplacement des magasins à poudre (KPM I & II) (cliché Balliet KM - 2017) |
Les traces illustrées par ce cliché correspondent à un angle du mur d’enceinte du Kriegspulvermagazin II [KPM II] à Neuf-Brisach, ce qui correspond à un magasin à poudre de construction allemande qui, d’une manière peu fréquente, combine magasin à poudre et magasin aux vivres.
Si ces marques, à cet emplacement, nous avaient longtemps échappé, celles présentes au niveau de la porte d’accès avaient été dûment inventoriées…
Neuf-Brisach — Accès au magasin vivre ("Proviant-R", en rouge dans le quart supérieur de la porte)… Notez les traces d'affûtage sur l'encadrement adjacent |
Neuf-Brisach — Accès au magasin vivre… Traces d'affûtage complété par les propos d'un pseudo latiniste "niso lapidamus" |
Bien évidemment, des traces similaires peuvent être observées en nombre d’endroits. C’est encore le cas au niveau du corps de garde de la porte de Colmar… Les traces peuvent être aussi bien de main française, sabres ou baïonnettes, qu’allemande.
Neuf-Brisach — Porte de Colmar, seul le secteur immédiatement adjacent au poste de garde comprend des traces d'affûtage |
Enfin, on trouve, bien évidemment, de telles marques en d’autres lieux : par exemple, le château du Lichtenberg (Alsace, Vosges du Nord) et, sans étonnement, à proximité immédiate du… poste de garde !
Enfin, le grès des Vosges se prête particulièrement bien à l’affutage, même sauvage, lorsqu’il s’agissait d’améliorer le tranchant d’une arme. D'ailleurs, très longtemps, les meules en grès naturel avaient été privilégiées par les taillandiers pour l’affutage des outils taillants.
Dr Balliet JM, le 6 mars 2018
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