Un livre, un jour… Combats dans la ligne Maginot, par le Lt-Colonel R. RODOLPHE

 

RODOLPHE (Lt Colonel R.) - Combats dans la ligne Maginot. Paris, Édition Ponsot, 1949 ; in-8, 209 pp. 

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Notice bibliographique

Nombre de publications actuelles, certes fort détaillées sur le plan technique, réalisent trop souvent, consciemment ou non, ce qui pourrait s'apparenter à une approche hagiographique de la ligne Maginot. L'imaginaire prend alors le pas sur le factuel surtout lorsque les écrits émanent de « spécialistes civils » qui appartiennent à la forte troupe des fameux « stratèges en chambre qui expliquent Austerlitz et corrigent Waterloo » (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1050) !

On est alors en droit de s'interroger sur les qualités d'une publication plus ancienne, puisque publiée peu après le second conflit mondial, qui jouissait d'une certaine notoriété.

Si le colonel Rocolle présente son ouvrage comme un essai, il ne cache pas son amertume face au mésusage de certains concepts de fortification et la mise en œuvre de schémas tactiques inadaptés. Cet essai, sans être abouti, représente assurément une contribution d'importance par le nombre et la pertinence des réflexions qui y figurent : il est le fruit d'un homme d'expérience qui a l'expérience des feux de l'artillerie de forteresse comme ancien chef du Groupe d'artillerie de forteresse n°3 (S.F. de Haguenau). En effet, il a dirigé, en 1940, au plus fort de l'action l'artillerie des ouvrages du Hochwald Est et Ouest, de Schoenenbourg, de la casemate de 81 mm de Hofffen, des batteries détachées, des observatoires d'artillerie.

Avec lucidité, il pose d'emblée le problème de l'évolution de la pensée stratégique et des concepts tactiques comme celui du choix cornélien en crédits d'équipement et crédits de fortification. Son jugement est alors sans appel : « Une fois de plus, ce fut un compromis et cette fois un mauvais compromis […] ».

Alliant clarté et concision dans son propos, P. Rocolle nous a livré des réflexions sur les fortifications, tout particulièrement la ligne Maginot, qui méritent aujourd'hui toute notre attention.

Enfin, sur le plan bibliophilique, l'édition originale doit être considérée comme peu courante, surtout lorsqu'elle se trouve en bon état. Une réédition, depuis longtemps épuisée, a été proposée en 1973 par l'éditeur suisse Klausferder

Fonds et notice : Dr Balliet — 14 janvier 2021