Prison & forteresse… cellules & locaux disciplinaires — Fortifications : dispositions insolites ou méconnues (18)
Classiquement, quelques cellules ou locaux disciplinaires ont été régulièrement intégrés dans les fortifications. L'ennui et les conditions pour le moins spartiates ont été propices à l'exercice du seul loisir qui leur était accessible : le graffiti !
Réalisé avec la pointe d'un clou ou, plus rarement, la mine d'un crayon, on en retrouve parfois dans les forts ou forteresses. Aujourd'hui, ils réalisent une série de témoignages qui se révèlent aussi émouvants que fragiles !
Ici quelques exemples parmi les plus remarquables…
Cellules de la citadelle du Palais (Belle-Île en Mer).
Situées au rez-de-chaussée d'une des casernes du front de mer, elles ont été utilisées au moins depuis le début du 19e siècle jusqu'au second conflit mondial.
Les militaires ne semblaient pas à un pléonasme près comme en témoigne la… « prison cellulaire » ! Pourtant, au regard du code de justice militaire, cela avait du sens.
L'aménagement des étroites cellules se révèle spartiate : il se compose essentiellement d'un bas-flanc peu confortable mais proposant, quand même, un simulacre d'oreiller.
Ce qui doit retenir toute notre attention, ce sont les nombreux graffitis qui ornent les portes et les murs blanchis à la chaux des cellules.
Les bas-flancs…
Les murs…
Il témoignent d'un usage plus récent : de la période correspondant au premier conflit mondial et, surtout, au second conflit mondial lorsque le geôlier était allemand.
Locaux disciplinaires de la caserne Rochambeau (place forte de Mont-Dauphin)
La place forte de Mont-Dauphin, une des places fortes construites de novo par Vauban, comprend de nombreuses casernes dont l'extraordinaire caserne défensive Rochambeau.
À plusieurs étages, des locaux disciplinaires avaient été aménagés… une nécessité au regard de la taille de la caserne et, peut-être, de la rudesse du climat.
Les extérieurs & les gardiens des « taulards ».
La garde au taulards, s.d. probablement 1914-1918, complété par « Nous qui n'avons pas peur des bôches mais qui [???] »
Quelques portes donnant sur l'intérieur de la cellule.
On peut supposer qu'une forme de blindage avait fini par s'imposer…
Sur les murs…
Un message qui aurait trouvé sa place sur twitter ! |
Les heures sombres du second conflit mondial.
Quelques souvenirs de passages plus récents 1950-1979 (manœuvres…).
Voir également le billet suivant : Plaidoyer en faveur d'un patrimoine éphémère et précieux : Les graffitis anciens dans les fortifications.(mars 2018)
Dr Balliet J.M. — 4 août 2019
• Mont-Dauphin — clichés correspondants à l'état de 2013
• Citadelle du Palais — état 2012
• Mont-Dauphin — clichés correspondants à l'état de 2013
• Citadelle du Palais — état 2012
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