Vestiges du château de l'Engelbourg
Dominant la ville de Thann, le château de l'Engelbourg a été construit par les comtes de Ferrette, au début du 13e s., pour contrôler à l’entrée de la vallée de la Thur Son intérêt est au premier chef de nature économique : il s'agissait de protéger le fructueux péage installé à Thann.
En 1324, il devient par mariage la propriété des Habsbourg, qui l’engagent temporairement à Charles le Téméraire. Après la guerre de Trente Ans, en 1659, le roi Louis XIV fait don à son ministre Mazarin de la seigneurie de Thann et de son château. Mais la frontière ayant été repoussée sur le Rhin, celui-ci n’a alors plus aucune importance stratégique. Afin de ne plus avoir à y affecter une garnison, le roi ordonne à Louvois de le détruire, malgré les suppliques de son ministre. L’intendant Poncet de la Rivière charge les mineurs de Giromagny de la besogne en 1673.
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château de l'Engelbourg - vue du secteur nord-est |
« L'œil de la Sorcière »…
Les artificiers doivent s y reprendre à trois reprises. Finalement, le donjon circulaire, soufflé dans les airs, se brise en trois tronçons. La partie centrale vient s’encastrer dans les moignons de murs restés debout. Depuis, la population locale lui a donné un surnom : « l'œil de la Sorcière » !
Pour en savoir plus…
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Quelques vestiges des remparts de la ville de Thann
Tour des cigognes, 1360-1572
Constitutive de la deuxième enceinte urbaine, elle portait anciennement un nid de cigogne fixé au faîte de son toit.
Remaniée à plusieurs reprises, elle comprend une partie basse circulaire, surmontée d’une partie octogonale ajoutée en 1572 probablement pour l'adapter à l'usage des armes à feu. La partie ancienne compte peu d’embrasures dont certaines ont été adaptées à l'usage d'armes à feu.
Endommagée lors du premier conflit mondial, elle a été restaurée et dégagée des différentes constructions qui l’enserraient.
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Tour des Cigognes depuis le château de l'Engelbourg |
Tour des sorcières, 1411
Ancien élément clef de la dernière extension des fortifications de Thann, cette tour est coiffée d’un toit en forme de bulbe très particulier, au moins en Alsace. Elle comprend trois niveaux de meurtrières et a été percée postérieurement d’ouvertures plus larges permettant d’utiliser de nouvelles armes à feu. On découvre encore, dans sa partie basse, une très belle embrasure probablement destinée à accueillir une couleuvrine.
Cette tour est ainsi appelée, car les sorcières y étaient enfermées avant d’être conduites au bûcher, de l’autre côté de la Thur, sur la place appelée Petit-Bungert. Selon la chronique de Thann, 125 personnes, parmi lesquelles 8 hommes seulement, sont exécutées par le feu entre 1572 et 1620.
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Tour des sorcières et la Thur |
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Tour des sorcières, son curieux toit en forme de bulbe |
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Tour des sorcières — embrasures adaptées aux armes à feu |
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Patrimoine architectural civil et religieux de la ville de Thann
L'église Saint-Thiébaut (essentiellement 14e - début du 16e s.) est l'œuvre de l’architecte et maître d’œuvre bâlois Rémy Faesch… elle marque le territoire par ses qualités architecturales. Un point de vue d'une qualité toute particulière s'offre au visiteur à partir du château de l'Engelbourg.
Par contre, le patrimoine urbain laisse une impression mitigée… le bâti ancien, 16e et 17e s., est bien représenté et se révèle de qualité. Par contre, son entretien laisse à désirer et nombre d'interventions modernes viennent malheureusement altérer les anciennes façades.
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château de l'Engelbourg… une vue imprenable sur la ville de Thann
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Le monument Chardon (1920)… tombé dans l'oubli ?
Rue Marsilly, Thann
Sculpté par Paul Gasq, il s'agit d'un don de M. Chardon, conseiller d'état à Paris, en souvenir de son fils, le Sous-Lt Chardon mort au champ d'honneur en Argonne durant le premier conflit mondial et fut délégué à l'administration militaire à Thann. Le monument, peut-être tombé dans l'oubli, ne semble guère entretenu.
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Bibliographie sommaire
FLOHIC (Sous la dir. de J.L.) - Le patrimoine des Communes du Haut-Rhin. Charenton-le-Pont, Flohic éd., 1998. p. 1278-1306.
© Dr Balliet J.M. — juillet 2020
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