Ouvrage d'infanterie « abri de la Nibarde », place de Toul
L'abri de la Nibarde.
L'ouvrage d'infanterie « abri de la Nibarde », place de Toul, devait prolonger la ligne de défense vers le nord-est en passant par l'ouvrage de Vieux-Canton-Ouest et empêcher une avancée ennemie dans le secteur nord de la forêt. Issu de la série de 1908, il était entièrement bétonné à l'exception de la structure interne et devait abriter, comme les deux autres de cette série, une demi-compagnie. Pourtant, il présente encore les caractéristiques typiques des ouvrages d'infanterie de 1905.
Aménagement intérieur.
L'ouvrage comprend deux pièces complétées par des latrines. Une inscription intérieure affiche une occupation des locaux correspondant encore aux anciennes directives : 44 hommes assis et 6 places couchées. Pourtant, les cadres de lit encore présents dans leur presque totalité — on admirera, en passant, le fait qu'ils soient ajustés avec précision et solidement fixés aux murs — sont en contradiction avec ce principe : à deux étages, ils offraient des places de couchage pour 72 hommes au total (peut-être une des rares modifications ultérieures pour ce type de locaux). On appliquait ainsi la directive en vigueur après 1908, tel qu'elle était également en usage dans d'autres ouvrages (ouvrages du Bas-du-Chêne, ouvrage ouest du Vieux-Canton, etc.). Dans le cadre de cette modification, le passage central entre les deux pièces a été obturé par des sommiers.
Position de combat.
L'ouvrage d'infanterie est situé dans un repli de terrain et complété par une position de tir bétonnée, longue de 100 m, est unique en son genre. Elle est divisée en deux et se trouve située (aujourd'hui) de part et d'autre d'un étroit chemin forestier. La différence de construction de chaque côté est frappante.
Le côté droit est constitué de deux corps en béton formant un angle ouvert et régulièrement séparé par des traverses bétonnées basses espacées de 2,6 m. La position se transforme ensuite en un simple remblai de terre. Des masques de protection relevables en tôle étaient munis d'embrasures. Ils offraient une certaine protection contre les projectiles de faible calibre. En position de repos, reposant horizontalement sur des éléments de soutien, ils formaient avec le corps en béton, une saillie de 70 cm qui offrait une protection toute relative contre les projectiles des d'obus à balles (shrapnel).
Le côté gauche est aménagé plus simplement : quatre corps en béton formant une sorte de lunette ouverte à la gorge. Les traverses étaient placées à une distance de 2,8 m et dépassaient nettement la position de tir.
Dr Balliet J.M. — Place de Toul, novembre 2024
Tous les clichés de l'auteur ◆ Leica SL3 - Leica VARIO-ELMARIT-SL 1:2.8-4/24-90 ASPH.
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