Un livre, un jour… P. Rocolle. Le béton a-t-il trahi ?
A propos d'un ouvrage, aujourd'hui peu commun, que je vous invite à découvrir ou redécouvrir avec un plaisir toujours renouvelé…
ROCOLLE (Lt-Colonel), HENRY (Ill. et croquis du Cne R.) - Le béton a-t-il trahi ? Historique de la ligne Maginot et de la ligne Mareth. Paris, Mirambeau & Cie, 1950 ; in-4, 95 pp., croquis, plans, cartes in-t.
Notice (bajm, 2013.12)
Si aujourd’hui encore de nombreux auteurs s’essaient, avec plus ou moins de succès, à redorer le blason de cette Ligne Maginot tant décriée, ils ne devraient pas oublier des essais comme celui qu’a livré le Lt Colonel P. Rocolle dans l’immédiat après-guerre. Il a le mérite de poser en toute simplicité les bonnes questions : S’agissait-il d’une œuvre mal conçue, stratégiquement et techniquement parlant ? Fallait-il, selon le titre de l’ouvrage considérer que le « béton avait trahi » ?
S’il s’agit bien d’un essai, l’auteur étaye son jugement sur un faisceau de constatations qui, à l’aune des connaissances actuelles, peuvent encore être qualifiées de pertinentes et d’objectives. On notera avec intérêt son jugement sans appel à propos de la fortification « camelote » qui marque la période comprise entre 1935 à 1940 en distinguant toutefois les casemates S.T.G. des casemates de pacotille construites à l’économie (blockhaus modèle 1re, 2e, 3e, 7e région, etc.). Le nombre au détriment de la qualité !
Les défauts conceptuels du système fortifié supposé couvrir le Rhin sont également mis en évidence. D’après Rocolle, ces erreurs portent essentiellement sur les points suivants : « nécessité de battre intégralement le cours même du fleuve ; contre-attaquer l’adversaire dans la forêt du Rhin s’il y prenait pied ; bloquer définitivement ses infiltrations sur la ligne des villages ». Or, on sait que les bétonnages ne répondaient pas à cette triple nécessité et qu’en de nombreux endroits, la défense s’opérait sur deux lignes distinctes qui offraient successivement deux défenses faibles. Les événements de juin 1940 en ont malheureusement amplement fait la démonstration
In fine, l’essai est complété par un précieux développement portant sur la ligne Mareth (fortification du Sud tunisien).
S’il s’agit bien d’un essai, l’auteur étaye son jugement sur un faisceau de constatations qui, à l’aune des connaissances actuelles, peuvent encore être qualifiées de pertinentes et d’objectives. On notera avec intérêt son jugement sans appel à propos de la fortification « camelote » qui marque la période comprise entre 1935 à 1940 en distinguant toutefois les casemates S.T.G. des casemates de pacotille construites à l’économie (blockhaus modèle 1re, 2e, 3e, 7e région, etc.). Le nombre au détriment de la qualité !
Les défauts conceptuels du système fortifié supposé couvrir le Rhin sont également mis en évidence. D’après Rocolle, ces erreurs portent essentiellement sur les points suivants : « nécessité de battre intégralement le cours même du fleuve ; contre-attaquer l’adversaire dans la forêt du Rhin s’il y prenait pied ; bloquer définitivement ses infiltrations sur la ligne des villages ». Or, on sait que les bétonnages ne répondaient pas à cette triple nécessité et qu’en de nombreux endroits, la défense s’opérait sur deux lignes distinctes qui offraient successivement deux défenses faibles. Les événements de juin 1940 en ont malheureusement amplement fait la démonstration
In fine, l’essai est complété par un précieux développement portant sur la ligne Mareth (fortification du Sud tunisien).
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